La Tunisie participe à la campagne Clean Up The Med: pas de frontières pour lutter contre les déchets marins

La première édition de la campagne de nettoyage des plages méditerranéennes du projet financé par l’union européenne COMMON du 25 au 27 septembre.

17 pays impliqués: de l’Algérie à la France, de la Palestine à la Tunisie

Une Méditerranée cohésive pour la lutte contre les déchets marins. De l’Algérie à la France, de la Grèce à Malte, du Portugal à la Palestine, des centaines de volontaires se retrouveront sur les plages de toute la Méditerranée, armés de seaux, de sacs et de gants avec un seul objectif : nettoyer et rendre la mer plus propre.

Clean Up The Med, est une campagne de sensibilisation sur la gestion durable des déchets et la réduction des débris marins qui aura lieu du 25 au 27 septembre. Un week-end de mobilisation qui impliquera les organismes publics, les associations, les universités, les communes, les écoles et les citoyens.

Une initiative majeure de bénévolat pour l’environnement promue cette année par le projet COMMON (COastal Management and Monitoring Network for tackling marine litter in Mediterranean sea), un projet financé par l’Union européenne à hauteur de 2,2 millions d’euros dans le cadre du Programme IEV CTF Med et impliquant l’Italie, le Liban et la Tunisie dans le but de protéger les côtes méditerranéennes des déchets marins grâce à une gestion durable.

Clean Up The Med est une campagne née en 1995 de l’ONG italienne Legambiente, qui a impliqué au fil des ans 21 pays méditerranéens, avec plus de 1500 sites et des milliers de volontaires. Le projet COMMON élargira encore les limites de la campagne, impliquant le Liban et la Tunisie en première ligne. Au terme d’un été marqué par une urgence sanitaire, plus de 100 organisations de 17 pays ont rejoint l’initiative: l’Italie, la France, l’Espagne, l’Algérie, la Libye, la Tunisie, l’Egypte, la Palestine, la Croatie, Chypre, le Maroc, Malte, la Jordanie, la Macédoine du Nord, la Turquie et la Grèce.

Parmi les organisations, le Club de Pêche Sportive de Ksar Hlel (CPSK), l’Association de Protection du Littoral de Maamoura (APLM) et l’Association de Développement et d’Environnement du Kram (ADEK) se joignent au mouvement pour nettoyer les plages de Tunisie.

 « L’implication de la société civile est très importante pour renforcer la lutte contre les déchets marins et pour sensibiliser la population, notamment les jeunes face à ce problème majeur.  Du microplastiques aux bouteilles en verre, en passant par les mégots et les déchets métalliques, la faune et la flore marine suffoquent. Ces apports en déchets marins, proviennent en majorité de la terre ferme, parfois à plusieurs centaines de kilomètres de la mer. Nous avons besoin de l’effort de tous pour ce combat commun » a déclaré Mme Sana Ben Ismail, chercheur à l’INSTM et coordinatrice du projet COMMON en Tunisie. 

En plus de l’élimination des déchets, la campagne Clean Up The Med vise à sensibiliser la communauté à restaurer les plages pour les rendre plus propres. Chaque année, les plages et les fonds marins accumulent plus de 8 tonnes de déchets, dont plus de 80% sont constitués de plastique: bouchons de bouteille, jouets, 

cotons tiges et sacs… Les activités humaines et la mauvaise gestion des déchets à terre comptent parmi les principales causes de la propagation de cette pollution.

De plus, le projet COMMON permettra le suivi et la collecte de données utiles pour analyser l’état de santé de la Méditerranée. La quantité et les différentes classes de détritus collectés lors de chaque campagne seront traités et mis à disposition sur la plateforme www.commonproject.it, un portail créé pour collecter des données sur la problématique des déchets marins en Méditerranée. Par ailleurs, cette année, le nombre de gants, masques et autres objets liés à l’urgence sanitaire, de plus en plus présents sur nos plages, sera relevé.

 « L’INSTM en tant que leader du WP4 du projet COMMON, sera présent sur les plages pour prêter main forte aux volontaires du Club de Pêche Sportive de Ksar Hlel (CPSK) à Monastir et de l’Association de Développement et d’Environnement du Kram (ADEK) à Tunis. Tout le monde sera le bienvenu pour appuyer cet effort commun, tout en respectant les gestes barrières recommandés dans la lutte contre la COVID 19 », rappelle Mme. Sana Ben Ismail. 

Les activités programmées en Tunisie:

  • Vendredi 25 septembre à partir de 9h: nettoyage du fond marin de la plage Marina à Monastir avec les plongeurs volontaires du Club de Pêche Sportive de Ksar Hlel (CPSK). Les déchets collectés seront ensuite triés pour leur donner une seconde vie grâce au recyclage. 
  • Samedi 26 septembre à partir de 16h: campagne de nettoyage de la plage de Maamoura au Cap Bon avec les volontaires de l’Association de Protection du Littoral de Maamoura (APLM). 
  • Dimanche 27 septembre à partir de 7h : campagne de nettoyage de la plage de Palm Beach au Kram avec les volontaires de l’Association de Développement et d’Environnement du Kram (ADEK). Cet évènement sera l’occasion de pratiquer la science citoyenne grâce au Beach Monitoring, une activité qui permettra de trier et de quantifier les déchets d’une manière scientifique grâce à un guide photo préparé dans le cadre du projet COMMON. 

Il est possible de rejoindre une ou plusieurs activités du calendrier en écrivant à: sana.benismail@instm.rnrt.tn

Et si vous souhaitez rejoindre un groupe, ou simplement nettoyer les plages les plus proches, vous pouvez taguer COMMON Med Project sur les réseaux sociaux avec le hashtag #CleanUpTheMed.

Le partenariat: Le projet COMMON, financé par le programme Eni CBC Med, implique Legambiente, l’Université de Sienne, l’Institut National des Sciences et Technologies de la Mer de Tunis, le CIHEAM Bari, l’ONG libanaise Amwaj de l’environnement, l’Université de Sousse et la réserve naturelle de la Côte de Tyr au Liban. L’objectif commun est la réduction des déchets marins dans 5 zones pilotes, en planifiant l’utilisation et la surveillance des ressources et en utilisant une approche participative, avec l’ambition de tester un modèle potentiellement transférable sur l’ensemble du bassin méditerranéen.